Les insupportables…
Un peu comme dans la Métamorphose de Kafka, un matin on s’est levé, et nos enfants étaient transformés en Horribilis. Au secours, je ne les reconnais plus! Une transformation aussi soudaine que violente. J’ai pas compris. Mais on passe de drôles de vacances en maison de redressement.
C’est pas compliqué TOUT pose problème.
Se lever (ou ne pas se lever), manger, se laver (les mains, les dents, le nez, et la tête, alouette). Quand ça crie pas, ça pleure. Quand ça pleure pas, ça chouigne. Sans blague, on en bave un maximum.
C’est une première, j’ai pas le souvenir d’un épisode équivalent. En tout cas, ce n’est jamais arrivé depuis que Wendoï est en age de faire de vrais caprices d’enfants. Et clairement, il se joue quelque chose à deux : ils sont aussi insupportables l’un que l’autre mais JAMAIS en même temps. C’est même un savant passage de relai entre eux. Le second est même a-do-ra-ble pendant que le premier tape sa crise.
Bon, puisque Wendoï est en colère, je vais aller sommer les nombres de 1 à 100 dans ma chambre.
Non, je déconne, mais c’est un peu l’idée.
Le second assiste, tranquillou à la crise de l’autre. On a l’impression qu’il prend des notes pour quand ce sera son tour. Même transformés en horribilis, ils se disputent pas entre eux. La cible, c’est nous, et ils soufflent le chaud et le froid.
« Ah ouais, c’est pas mal son truc, prochain coup, j’essaye, ça a l’air de bien faire flipper les parents. »
Parce que les parents, ils flippent. Grave.
Ça fait tout drôle de se retrouver avec des gosses qui remporteraient haut la main le casting de Super Nanny. Je ne dis pas qu’habituellement, chez nous c’est la totale harmonie 24/7 mais globalement la vie à 4 est plutôt sympa. Là on a l’impression d’avoir perdu les codes.
Que les équilibres sont rompus.
On essaye la douceur, la négociation (une heure pour faire enfiler un jean et deux baskets à un Chupenn mal tourné dimanche), on essaye les punitions (Chupenn qui se jette sur la route parce qu’il veut qu’on le…porte). Wendoï qui se nourrirait exclusivement de bonbon. Qui ne veut « pas ça!!!! » et pas son contraire non plus. Qui hurle parce qu’en plus de son doudou, on lui a tendu une poupée. Elle ne la veut pas, cette poupée.
Arggghh.
Punaise, je rêvais d’autre chose pour nos vacances tous les 4.
Et encore, j‘ai eu le bol d’échapper aux 3 premiers jours : Pacs-que-c’est-Lui était en « vacances » dans le sud avec les deux harpies pendant que j’étais au « boulot » (freeeedom, freeedom… )
Bref, alors que pour notre semaine de vacances, je rêvais d’hôtel en pension complète sur une plage, Pacs-que-c’est-Lui a levé le drapeau blanc. Les enfants ont besoin d’être chez eux de dormir dans leur lit, de jouer avec leurs jouets et de manger à heures fixes. Et nous on a besoin qu’ils se calment.
Bref, vacances à la maison. Programme minimaliste. Petit déj encadré ET collation de 10h30 (l’hypoglycémie de 11h vous fligue le reste de la journée), sieste obligatoire (accompagnée de sa négociation de durée sur la Flic-Flac du 6 ans et irrémédiablement suivie du réveil groniton de la 3 ans). Télé contingentée à 20 minutes.
Bref des vacances à la caserne pour les enfants.
Et des vacances prise de chou pour les parents.
Enfin, surtout pour moi. Pacs-que-c’est-Lui a cette capacité à serrer les dents en attendant que ça passe. Moi, je peux pas m’empêcher de chercher un moyen pour que ça passe plus vite. Et donc pour trouver COMMENT, je cherche POURQUOI, avec option culpabilisation ++ (mon thème préféré : l’arrivée du bébé, et notre futur équilibre à 5 irrémédiablement foutu).
Une après-midi, alors que j’avais extradé Chupenn de la maison après une crise démentielle au sujet d’une sucette rose, je lui ai tiré les vers du nez. Eh bien, figurez-vous que cette crise de nerf, c’est pas du tout à cause de l’arrivée du bébé, c’est parce qu’en choisissant la sucette verte, il pensait se garder la rose pour le lendemain. C’était très mal connaître sa soeur qui s’est précipitée sur la sucette rose. Moralité : cet enfant fera un piètre joueur de poker. Mais peut-être qu’on va s’en sortir, familialement parlant.
Bon, ça va doucement mieux. On a toujours une ou deux crises façon « Romain attrapé par Obélix », (Wendoï quand elle est très fâchée continue d’agiter frénétiquement les jambes alors qu’elles ne touchent plus le sol), mais ça se calme (les cris à Botanic, lundi 15h, Portes des Alpes, c’était nous quand même).. Depuis deux jours, ils font presque le tour du cadran chaque nuit. Du jamais vu chez nous. Ils sont crevés, en fait.
Dimanche, en allant voter, Pacs-que-c’est-Lui a négligemment remarqué que sa carte d’identité venait à expiration dans 9 jours. Si ça se trouve, j’aurais pris des billets d’avion pour passer des vacances de rêves au soleil, et on n’aurait pas pu décoller. On va dire que tout est bien qui fini bien.
hein? on va dire ça.
C’est drôle, hein, on n’a jamais de photo des enfants quand ils nous font tourner en bourrique.


C’est un peu perturbant de voir son équilibre familial ébranlé, nous avons connu cette phase avec Fripouille! Mais ça a passé mais je ne suis pas dupe, ça reviendra sans aucun doute!
Il faut admettre que les périodes de crises ne sont généralement pas très inspirantes photographiquement parlant! 😉
Oui! je me souviens de tes articles sur Monsieur Fripouille-la-fripouille…
Sacrée erreur de pas les prendre en photo quand ils sont insupportables, ca rendrait le feuilletage d’album de famille nettement plus réaliste!
C’est une évidence! Je pense que ça m’amuserait de prendre en photo des enfants insupportables mais pas les miens!!
Pour ma part, j’ai une petite collection de video de Chupenn nourrisson en train d’hurler… Mais là, je crois que si je sortais l’appareil photo pendant une crise, ça les mettrait dans une rage encore plus folle. Mais maintenant, je sais quoi faire : je t’appelle!
Ha ha! Ok 😉
Han les petits monstres, j’espère qu’ils poursuivent sur la pente de la zen attitude 🙂
… oh la zen attitude, j’en demande pas tant… Si on pouvait déjà avoir une ambiance un peu moins pesante!
Argh les crises, ça va, ça vient… bon courage, ça va « forcément » se calmer… mais ça fingue un peu les vacances…. 🙁
C’est clair que j’ai connu mieux en matière de vacances… Bon, j’en ai des très très grandes qui m’attendent avec le congé mat’…
A croire effectivement que ces petits anges font des réunions préparatoires pour mieux ménager leurs effets…! J’espère que l’accalmie arrive, c’est sûr que ça doit forcément éveiller des culpabilités et des doutes sur l’arrivée du bébé dans un équilibre familial finalement acquis! Courage…
Je reconnais que je suis pas super zen en la matière… Il faut dire que l’arrivée de la 2eme avait profondément bousculé les équilibres mais … en mieux! Alors là, j’ai la trouille du retour de bâton…
Comme on dit, la peur n’évite pas le danger 😉
Haaaa bah on se sent moins seul
Humm… je commence à penser que c’est toi qui as raison avec ton n°2 sage comme une image… 😉
Oh, comme je me vois dans ces quelques paragraphes! C’est une phase fort sympatique, et qui ne présage que du bon pour l’adolescence quand j’y pense! Courage!! Ça va passer!
… hum l’adolescence… on va dire que je vais pas y penser! Et merci, je me sens moins seule!
Ah ben ouais… Moi mes enfants en fait ça a été leur mode normal de tout petit à… quasiment maintenant. Le grand qui va sur ses huit ans commence à se sortir de cette période et de temps en temps on passe des vacances ou des week-ends sympas en se disant « aaaaaaaah, c’est donc à ça que font allusion les parents quand ils parlent du bonheur d’être tous ensemble et de partager des moments sympas en famille ». Bref, vie ma vie de maman d’enfants légèrement difficiles 😉
Pour vous l’espoir est permis vu que ça semble être juste une période difficile… Courage, je compatis, vraiment.
Tu as raison, ça permet aussi de mesurer la chance qu’on a d »‘habitude » et se souvenir que c’est que de la chance. Ici on en a bavé ++avec le grand mais l’arrivée de sa soeur l’a transformé du tout au tout. J’aimerais pas qu’on reparte dans un bad cycle avec l’arrivée de n°3… Courage à toi. On dit pas que les enfants durs font des ados cools ?
C’est incroyable cette propension qu’ont les enfants à observer les bêtises que font les autres et à prendre note de chacune de vos réactions pour mieux s’en servir le moment venu. Et à chacun son tour de mettre en pratique tous ces enseignements sinon ce n’est vraiment pas drôle et l’effet escompté ne sera pas le même!
C’est vrai que la fatigue joue énormément sur l’attitude et le comportement des enfants. Je l’ai souvent constaté chez moi. Après un peu repos, les choses s’apaisent souvent d’elles-mêmes. Espérons que cela ne soit qu’une mauvaise passe pour vous…
Merci ! C’est tout à fait ça, ils ont l’air à la fois débordé par leurs sentiments et leur colère et à la fois dans une démarches très rationnelle !
J’ai une amie qui vit quelque chose de semblable et oh, tiens, comme toi elle est enceinte… je vais lui faire suivre cet article, cela va la consoler un peu.
Plein de courage, cela se tasse quand le bébé arrive… je l’ai vécu !
Les équilibres se modifient en attendant bébé… Esperons qu’on retombe sur nos pattes !
Mais alors c’est formidable, tes enfants ont pressenti que leur père n’aurait pas pu aller avec vous en vacances, ou serait resté coincé en vacances à jamais, et ils ont tout fait pour éviter le pire. C’est formidable!
Bon sinon, je compatis. Rien à voir, mais on est passé d’un adorable bébé à une bête hurlante qui se couche au milieu de la route en deux semaines. Le terrible two qu’ils disent. Bah j’ai aussi mis ça sur le dos du petit frère, les ont bon dos les plus petit. Et puis l’autre jour au parc y avait une crèche, et un petit Marcel s’est barré en courant et l’éducatrice lui courrait après « Marcel, stop ». Il a obéit en se couchant par terre. Le même que le mien dis donc. Des fois, c’est juste des phases. Des fois c’est pas notre faute.
Tout à fait ! Mes horribles nous ont sauvés du pire… Enfin presque. Ta description de la bête hurlante me fait penser à un album dans lequel les parents jouent joyeusement avec leur bébé et ensuite le bébé se transforme en plein d’animaux devant les parents qui ne gèrent plus rien du tout. « Tagazou » ça s’appelle… Si tu as l’occasion, c’est très vrai ( donc « drôle ») ! Bises
Hahahaha cette conclusion ! Merci on se sent compris
Je te retourne le compliment !
Je n’ai qu’un enfant pour l’instant mais depuis près d’un an, il me fait aussi des crises pour tout et n’importe quoi! Je me retrouve dans ce que tu racontes dans ton article^^ Les crises en magasin sont les pires je crois parce qu’on aimerait tellement se cacher dans un trou de souris dans ces moments-là et ce n’est pas possible!
Merci en tout cas de partager ton ressenti 🙂
Passe une bonne journée!
Merci à toi ! En même temps, dans les magasins, je trouve qu’il y a souvent de la solidarité parentale, parce qu’on est nombreux à avoir connu ce « bonheur »
Haha! « Bonheur » tu peux le dire^^ Mais il faut reconnaître que se balader dans les rayons du supermarché n’est pas très intéressant^^ (même pour nous!)
Vive le drive !!!
Lol!! Je fais pareil!! Ca aide vraiment^^Le seul inconvénient est que je me rends quand même en magasin bio et qu’ils n’ont pas encore ce genre de dispositif 🙁
Ça viendra ! Cela dit, les crises dans la voitures, c’est raide aussi !
tellement vrai!!^^